DEMANTELEMENT DE POUTES MONISTROL: ACTUALITES

NOVEMBRE 2013: LE DEMANTELEMENT AVANCE, DOUCEMENT...

 

Le processus de démantèlement avance, doucement. Actuellement les démarches entreprises vont dans le sens de la réalisation d'un bilan hydrobiologique et hydromorphologique pré-arrasement. 

 

Voir les informations sur ce blog très complet:

http://hydrogeomorphologie-poutes.blogspot.fr/2013/10/10-octobre-2013-communication-au.html

OCTOBRE 2011: VALIDATION DU CONSENSUS PAR LE MINISTERE DE L'ECOLOGIE ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE

JUILLET 2011: LE PROJET ALTERNATIF D'EDF FERAIT CONSENSUS

 

GRANDE NOUVELLE POUR LES OPPOSANTS A CE BARRAGE.


EDF a rendu son projet alternatif: le barrage actuel de 17 mètres, infranchissable et doté d'un ascenseur à poissons inattractif serait transformé en un ouvrage comportant un seuil amovible de 4 mètres maximum, effaçable, d'une passe à poissons efficace (échelle à bassins) et d'une zone de dévalaison. Du fait de l'abaissement du niveau du barrage, la longueur de la retenue passera de plus de 3,5 km à environ 350 mètres, libérant ainsi des zones frayères de qualité.

Le débit réservé sera doublé pour passer à 5 m3/sec.

Le nouvel ouvrage doit permettre la montaison des géniteurs en amont de Poutès en ne générant qu'un faible retard et atteindre l'objectif de 90% de dévalaison des juvéniles.

Poutès Monistrol: état actuel
Poutès Monistrol: état actuel
Poutès Monistrol: Projet
Poutès Monistrol: Projet

Il y a lieu de saluer la qualité de ce projet, permettant, pour un coût certes plus élevé que le démembrement pur et simple (14 millions d'euros contre 8 millions d'euros), de préserver 90% de la production électrique actuelle, ainsi que les emplois et taxes locales en plus d'atteindre les objectifs de protection de l'ecosystème de la rivière.

C'est un nouvel exemple de ce que le bon sens consensuel peut produire et preuve, s'il en fallait encore, que l'écologie n'est pas antinomique de l'économie.

Ce projet doit encore être validé par les ministères de l'écologie et de l'énergie et faire l'objet d'études approfondies avant les travaux qui pourraient être achevés, dans le meilleur des cas, pour 2015. 

Courrier Vet'Eau Pêche adressé à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet et Mr Eric Besson
poutès EDF ministres.pdf
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23 Juin 2011

Article de Maxime PITAVY

Sur Zoomdici.fr, site d'informations régionales


Un barrage "hors la loi"
Alors que les associations considèrent ce barrage hors la loi, "le cahier des charges n'étant pas respecté et les lois européennes ne garantissant plus les autorisations pour qu'il puisse fonctionner", précisent-elles, le député rétorque : "s'il ne respecte pas la loi, je n'en ai pas vu la démonstration. Depuis 2007, personne n'a attaqué l'Etat juridiquement donc en attendant, il faut accepter la continuité d'exploitation".
Les associations déplorent "des procédures très longues et fastidieuses" mais n'excluent pas la possibilité d'une action en justice de la part de l'Union Européenne.


L'hydraulique, une énergie dépassée ?
Alors que de multiples énergies renouvelables occupent le devant de la scène, peut-on considérer l'énergie hydraulique comme dépassée ? "Certainement pas, selon le député altiligérien, la production électrique du barrage de Poutès peut sembler négligeable mais elle alimente tout de même 70 000 habitants. C'est beaucoup plus que l'éolien ou le photovoltaïque et cette énergie a aussi l'avantage de pouvoir être stockée".
Pour les associations, "il n'est pas question de perdre le moindre kWh renouvelable et il est indispensable de garantir le même niveau de ressources pour les collectivités". Pour ce faire, elles proposent un bouquet d'énergies alternatives : grand éolien, solaire, biomasse, etc..., considérant que ces solutions sont créatrices d'emplois et de dynamisme économique local. "Nos alternatives représenteraient 80 à 90 % de l'énergie produite par le barrage mais sans porter atteinte à la biodiversité de nos cours d'eau", ajoutent-elles, tout en précisant qu'elles restent "favorables à la production d'énergie hydraulique si ce n'est pas fait au détriment de l'écologie".

 

Les saumons font-ils la queue à Poutès ?
Alors que Roberto Epplé, Président de SOS Loire Vivante, déclarait la semaine dernière : "une colonne d'attente est en train de se former au pied du barrage", le député Jean Proriol dément fermement cette affirmation. "Les comptages de Logrami, aussi précis qu’incontestables, montrent que près de 70 % des saumons qui passent à Vichy n’atteignent jamais Langeac", précise-t-il avant d'ajouter : "les mêmes chiffres montrent également que parmi les saumons qui franchissent Langeac seuls 35 % atteindront finalement Poutès... Cette année encore les saumons ne font pas la queue au pied du barrage ! ".
Pour le Président de SOS Loire Vivante, "il est normal de perdre des saumons entre Vichy et Langeac. Les saumons veulent retourner où ils sont nés et comme la majorité vient de la salmoniculture de Chanteuges, très peu veulent aller en amont de Poutès. Cependant, comme cette année, il y a plus de saumons, il y en aura forcément davantage au barrage, et seulement un quart parvient à le dépasser".


La mauvaise santé du saumon : à qui la faute ?
Les associations écologistes considèrent que "le barrage de Poutès a réduit de manière conséquente et l'accès aux derniers habitats propices pour la reproduction et la croissance des jeunes, et la qualité des habitats à son aval". Elles avancent que ce barrage réduit de 47 % le potentiel de reproduction des saumons, dégradant 150 hectares de frayères (ndlr : lieu de reproduction des poissons) en amont de Poutès. 

Que rapporte le barrage ? (chiffres avancés par M.Proriol)
* 450 000 euros par an de taxe professionnelle à répartir au 

Département puis aux communes
* 100 000 euros par an de frais d'entretien pour les entreprises locales
* 6 emplois locaux directs et presque autant en emplois indirects (les emplois ont diminué suite à l'informatisation du système)
* 70 000 habitants alimentés en électricité par an (près d'un tiers de la population altiligérienne) 

Le Conservatoire National du Saumon Sauvage de Chanteuges (CNSS) constate "les poissons présentent un état sanitaire très dégradé, 72 % des poissons ont des blessures sérieuses et un état fortement dégradé pouvant compromettre la survie du poisson. Ces observations de blessures sont malheureusement récurrentes sur le bassin". Roberto Epplé concède : "c'est une situation alarmante mais qui n'est pas à imputer au barrage de Poutès". 

Pour le député Jean Proriol, pour une fois, le son de cloche est le même : "70 % des saumons ont des blessures à Vichy, ça ne peut quand même pas être la faute de Poutès puisqu'ils n'y sont pas passés". Pour lui, les raisons de cette mauvaise santé sont davantage liées "au parcours du combattant" du saumon : "le taux de survie en mer très faible, de l’ordre de 1%, la qualité de l’eau, le bouchon vaseux à l’estuaire, les filets dérivants tranchants comme des rasoirs, les prédateurs, etc...". Il conclut enfin sur ce sujet : "le saumon sauvage a disparu des grands fleuves européens comme le Rhin en Allemagne, la Meuse au Pays-Bas, ou encore la Dordogne en France... Est-ce la faute à Poutès ? Evidemment non ! ". 

Rappelons que le saumon atlantique est classé dans la catégorie "vulnérable" de la liste rouge des espèces menacées en France. 

 

 

Un seuil de deux ou cinq mètres ? 

Concernant l'alternative proposée par EDF, les associations déplorent que le projet ait été modifié, le seuil de deux mètres prévus initialement étant passé à cinq mètres. "Le cahier des charges n'a pas été respecté", protestent-elles. EDF a fait venir plusieurs spécialistes pour envisager d'autres alternatives mais le barrage, étant situé sur une zone d'éboulis et répondant à des normes écologiques, n'offre guère d'opportunités. La proposition d'EDF est donc "de décapiter la tête du barrage mais d'en conserver le socle, les fondations, et de laisser une hauteur de barrage de trois à cinq mètres", explique l'élu. 

Mais pourquoi ne pas être resté à deux mètres comme prévu initialement ? "Avec une grosse crue rapide, le barrage se retrouverait rapidement submergé, avec un important risque d'innondation et de noyade pour de nombreux habitants", précise Jean Proriol. "Cinq mètres de hauteur, c'est pour avoir une petite marge de sécurité car les hommes sont quand mêmes plus importants que les poissons", conclut-il. 

"C'est de la rigolade, cet argument est scandaleux", rétorque le Président de SOS Loire Vivante. "Les quantités retenues par le barrage sont ridicules en cas de crue, ce ne sont pas un ou deux mètres qui permettront de retenir l'eau, cet argument n'est pas valable", conclut-il. 

 

 

Les associations attendent encore une communication du ministère de l'écologie. Un nouveau point pourrait être fait d'ici la fin de la semaine. En attendant, voici quelques pistes de réflexion sur la politique énergétique française : 

 

 

Quelle place pour l'hydraulique dans la politique énergétique française ? 

Selon une étude de l'Ademe, la puissance moyenne d’une installation nucléaire est de 1.100 MW, contre 12 MW pour une centrale hydraulique, et 3,5 MW pour une centrale photovoltaïque. Une centrale nucléaire couvre à elle seule les besoins de 2,4 millions de foyers, une centrale hydraulique 10.600 foyers, une éolienne 1.300, et une centrale photovoltaïque environ 1.000.

Au niveau du coût, la centrale nucléaire réalise encore des performances quasiment imbattables : 55 euros du MWh, contre 62 euros pour l’hydraulique, entre 75 et 125 euros pour l’éolien, et entre 150 et 290 euros pour une centrale photovoltaïque. 

Pour apaiser les débats sur le nucléaire, le gouvernement a voté cette année une convention pour relancer l'énergie hydraulique avec l'objectif de réaliser 3 Terrawatt-heure au niveau national d'ici quelques années. "Une nécessité", pour Jean Proriol afin de respecter les directives européennes qui préconisent 23 % d'énergies renouvelables produites d'ici 2020. Aujourd'hui, l'hydraulique est la deuxième source de production électrique en France avec environ 12 % de la production électrique nationale. 

 

 

 

La sécheresse pourrait épuiser la production électrique française 

Alors que 50 départements sont concernés par des restrictions d'eau, la production des centrales hydrauliques a chuté de 29% en avril sur un an, tombant à son plus bas niveau depuis 1976 pour un mois d'avril, selon le dernier bilan mensuel de RTE. Faute de pluies, les cours d'eau sont privés de leur débit habituel, réduisant la force d'entraînement des turbines hydro-électriques et les moyens de refroidissement des centrales nucléaires et thermiques. 

En cumul depuis le 1er janvier, la production hydraulique est en baisse de 22,9% par rapport à 2010. Deuxième source d'électricité après le nucléaire, l'énergie hydraulique produit en temps normal environ 12% de l'électricité française. 

 

Juin 2001
Article de Maxime PITAVY
Sur Zoomdici.fr, site d'actualités régionales

Alors que les associations écologistes étaient plutôt optimistes il y a un an après que l'Etat, EDF et les associations aient signé une convention dite "pour l'électricité durable", les voilà aujourd'hui remontés comme des pendules et prêtes à passer à l'action. "Nous sommes indignés", lâche l'un des représentant des associations écologistes (en référence aux mouvements de contestation actuels en Espagne ou encore en Grèce), "on se sent floués, trahis".

 

Un barrage "hors la loi"
En effet, suite à cette convention, toutes les parties semblaient avoir trouvé un point d'accord sur une solution alternative qui prévoyait la disparition du barrage de Poutès et la construction d'un seuil qui permettait de maintenir 80 % de la production électrique tout en permettant le passage des saumons. 

Ce barrage constitue un obstacle pour le saumon atlantique (salmo salar), une espèce dont le stock aurait chuté de plus de 75 % au cours des 20 dernières années. Il a disparu des grands fleuves comme le Rhin ou la Dordogne. Désormais, la Loire et l'Allier sont les derniers fleuves et rivières d'Europe continentale à lui offrir une continuité écologique préservée entre l'estuaire et les sources.

Mais EDF rend finalement son étude avec cinq mois de retard (ce qui permet de gagner du temps et de maintenir l'exploitation du site) et le projet a été modifié puisqu'il ne s'agit plus d'un seuil de 2 mètres comme prévu initialement, mais plutôt de 3 à 5 mètres.
De plus, "le cahier des charges n'a pas été respecté", souligne Martin Arnould, chargé de programme Rivière Vivante, "le barrage ne dispose légalement plus des autorisations pour fonctionner et les lois européennes vont dans notre sens", ajoute-t-il. Si l'Etat continue à ignorer les obligations européennes, il devra certainement payer une amende, "avec l'argent des contribuables", rappelle Ludovic Frère, de la fondation FNH.

 


Un rayon de soleil
Dans ce ciel ombragé, les associations écologistes perçoivent tout de même un rayon de soleil. Le nombre de saumon est en forte augmentation cette année puisque le recensement du côté de Vichy fait état ses derniers jours du passage de 681 saumons, contre 227 l'an dernier. Il s'agit là du 3ème meilleur résultat depuis 1996. 
Et pourtant, les associations affirment qu'un saumon sur quatre ne parvient jamais à passer l'obstacle de Poutès. "Une colonne d'attente est en train de se former au pied du barrage", explique Roberto Epplé, Président de SOS Loire Vivante. "M.Proriol nous avait promis que le jour où nous verrions beaucoup de saumons au pied du barrage, nous pourrions en reparler. Nous y voilà arrivés", glisse-t-il avec malice.

 

 

"La machine à cash n'est pas plus importante que l'environnement"
Unanimement, les associations contestataires ironisent sur "un barrage, érigé par du lobbying, afin que Poutès demeure". Mais pour elles, la rentabilité de ce barrage reste tout à fait relative par rapport aux autres sources de production d'électricité dont dispose EDF (solaire, éolien, etc...) et quand bien même, "l'enjeu dépasse en fait largement le saumon, c'est tout un écosystème qui est en danger. La machine à cash n'est pas plus importante que l'environnement", ponctuent-elles.
Roberto Epplé estime que des solutions alternatives pourraient être envisagées afin de générer davantage d'emplois et de production électrique dans le respect de l'environnement. Pour lui, le vrai barrage, ce sont les parlementaires altiligériens.

Ultimatum
Les associations attendent désormais une annonce de la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui ne s'est jusqu'à présent jamais exprimé sur ce sujet. Jeudi prochain, le 23 juin, ça fera un an que la convention a été signée. Il serait alors de bonne augure que la ministre prenne position car les ONG considèrent cette date comme un ultimatum et se disent prêtes à passer à l'action avec plusieurs opérations, notamment se rendre au barrage pour qu'il cesse de fonctionner, si aucune avancée n'est constatée d'ici là.