QUELQUES DONNEES CONCERNANT LE GAZ DE SCHISTE

Par Yann Laizeau

 

EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE, LE CONCEPT

 

Les gazs de schiste sont des réserves de gaz emprisonnés dans le sous sol, au sein de la roche, plus profondément que les nappes phréatiques. Ils font partie des réserves de gazs dits “non conventionnels” (gazs de schiste, gazs de houille...) par opposition aux gazs “conventionnels” qui sont emprisonnés dans des poches directement ponctionnables par forage.

L'exploitation de ces réserves de gazs de schistes met en oeuvre la technique dite “de fracturation” qui consiste, après avoir creusé des puits dans la roche à injecter sous pression de grandes quantités d'eau additionnée de produits chimiques pour faire éclater la structure du sous sol, libérant ainsi le gaz.

 

 

 

 

EAU DE FRACTURATION, POLLUTION DES SOLS ET SOUS-SOLS

 

Le procédé de fracturation utilise de grandes quantités d'eau, estimées à 10 à 20 millions de litres par fracturation, et ce plusieurs fois lors de la courte durée de vie du puits (5/6 ans), soit au total environ 100 à 200 millions de litres d'eau par puits. Notons d'ores et déjà que l'exploitation des gisements necessite la mise en place d'un puits tous les 200 à 500 mètres...

Aux USA, l'exploitation de la seule nappe “Barnett” au texas a nécessité l'emploi de 72 milliards de gallons d'eau pour 10 000 puits sur 3 ans ½.

L'eau de fracturation est additionnée de divers produits chimiques, dont la liste “brevetée” reste à la discrétion des entreprises exploitantes, parmi lesquels les analyses des eaux résiduelles ont révélé: Benzène & dérivés, Ethers de Glycol, divers acides, Formaldéhydes, Toluène, Xylène, Naphtalène, Amines & Amides... toutes substances aux actions cancérigènes, neurotoxiques, tératogènes et autres réjouissances variées.

Cette eau n'est récupérée qu'en partie: 10 à 50% demeure dans le sous-sol (soit 10 à 100 millions de litres d'eau toxique par puit...). Elle est ensuite stockée à ciel ouvert dans d'immenses bassins en attente d'un hypothétique retraitement. Nos stations d'épuration de l'eau de conduite ne sont pas capables de repotabiliser cette eau.

 

 

 

FUITES & POLLUTION DES NAPPES PHREATIQUES

 

 

Les nappes phréatiques de surface sont situées moins profondément que les gisements, et sont ainsi traversées par les conduites de fracturation. Ces nappes se trouvent donc fréquemment polluées par l'eau de fracturation toxique (qui remonte du gisement ou simplement fuit par les conduites fissurées par la surpression), ou par les gazs échappés des schistes (méthane, sulfure d'hydrogène...)

L'expérience américaine est accablante, notamment dans l'état de pennsylvanie, cible de ces forages. On ne compte plus les habitants privés d'eau potable, jouissant d'une eau de conduite multicolore susceptible de prendre feu à la flamme d'un briquet. Des cas de morts animales massives non élucidées et de recrudescence de certaines pathologies chez l'homme interrogent.

 

 

 

FUITES & TORCHAGE, POLLUTION DE L'AIR

 

Le torchage des puits est à l'origine d'émissions de CO2, NO, NO2, particules, etc... libérées directement dans l'atmosphère, accompagnées des inévitables fuites des gazs libérés, méthane et sulfure d'hydrogène notamment.

 

 

 

 

INFRASTRUCTURES, MITAGE, POLLUTION VISUELLE

 

 

L'exploitation des gazs de schiste implique la mise en place de forages rapprochés, tous les 200 à 500 mètres environ.

Ces zones de forage doivent être alimentées en grandes quantités d'eau de fracturation et produits chimiques, véhiculés par camions, impliquant des réseaux routiers adaptés et générant un traffic poids lourd conséquent.

Le “mitage” du sous- sol est susceptible d'être à l'origine d'instabilités de la croute superficielle. Plusieurs secteurs exploités aux USA enregistrent des activités sismiques inhabituelles.

 

 

 

 

Pour toutes ces raisons, il est du devoir de chacun de s'élever contre ces projets irresponsables et d'inciter nos décideurs à mener enfin une véritable réflexion sur les enjeux et les choix énergétiques du proche futur.